En dépit des enjeux croissants liés au changement climatique et de sa création (qui remonte à 1999), le contrôle antipollution demeure mal compris par de nombreux conducteurs. Tous les véhicules doivent-ils le passer, et selon quelle régularité ? Surtout, est-il envisageable de réduire le niveau d’émissions de polluants et s’épargner une contre-visite chez le garagiste ? On fait le bilan pour vous.
Comprendre le contrôle technique complémentaire antipollution
Il s’agit d’une étape complémentaire du contrôle technique classique, qui porte sur le système de contrôle antipollution. Le principe est simple : il faut faire tourner le moteur, puis mesurer et étudier les émissions polluantes des véhicules (notamment les utilitaires légers, en forte proportion parmi la flotte de véhicules dans l’Hexagone). On peut alors catégoriser ceux-ci sur une échelle objective de génération de particules nocives pour la santé ou l’environnement.
Le contrôle antipollution doit être mené auprès d’un professionnel, dans un centre de contrôle agréé par les autorités. Ne l’abordez pas à la légère, car si le véhicule échoue au test, vous serez amené à effectuer une contre-visite.
Est-ce obligatoire pour les véhicules utilitaires légers ?
La réponse est très clairement « oui ». En effet, les propriétaires d’un VUL (véhicule utilitaire léger) sont tenus de passer le contrôle antipollution une fois par an. Certaines règles précisent davantage cet aspect des vérifications techniques automobile.
Ce contrôle concerne plus précisément les véhicules de plus de quatre ans, dont le poids total avec charge se situe en deçà de 3,5 tonnes. Il faut aussi tenir compte de la date de mise en circulation : le test est impératif pour tout véhicule utilitaire à essence mis en service à partir du 1er octobre 1972, et à dater du 1er janvier 1980 pour ceux à moteur diesel. Si le véhicule est plus ancien, d’autres règles s’appliquent.
Précisons que si, sur la carte grise, il est stipulé que le véhicule ne correspond pas à la catégorie « véhicule personnel », la voiture doit également passer le contrôle. Qu’il s’agisse d’un fourgon, d’un van, d’un pick-up ou d’un véhicule de transport sanitaire, vous devrez donc contacter votre centre de contrôle pour faire le nécessaire. Nuançons toutefois : les fourgons funéraires et les caravanes sont exclus de cette catégorie.
Plus simple encore : partez du principe que, si la mention CCTE est signalée sur la carte grise, vous devez impérativement passer le contrôle antipollution pour être en règle.
À quel moment faire contrôler l’antipollution de son véhicule ?
Si vous désirez planifier cette vérification, sachez que cette dernière doit, en tous les cas, s’effectuer entre le onzième et le douzième mois après le dernier contrôle technique. C’est donc la date de ce dernier qui fait référence. Sur le procès-verbal de ce dernier figure une date limite à ne pas dépasser. Vous retrouverez cette date également sur la vignette fournie par le centre.
Que vérifie le garagiste à un contrôle antipollution ?
Le terme d’antipollution recèle un panel de diverses mesures de vérification. Tout d’abord, le véhicule doit être identifié en bonne et due forme, puis le garagiste effectue le contrôle des émissions polluantes et la vérification des témoins lumineux d’information qui y correspondent.
En détail, les indicateurs de pollution consistent en trois éléments :
- Les émissions d’échappement (soit l’opacité des fumées rejetées par les moteurs à carburant diesel)
- Les tuyaux d’échappement (soit la valeur lambda et la teneur en CO2 des gaz d’échappement émis par les moteurs à essence)
- Le contrôle de l’OBD (système de diagnostic intégré), qui sert au diagnostic des pannes et problèmes des dispositifs de filtrage des émissions polluantes.
La réglementation diffère selon qu’il s’agisse d’un VUL à essence ou diesel. Dans le cas des premiers, ce sont les émissions de CO2 par km² qui font référence. La tolérance pour valider le contrôle antipollution est liée à la date de mise en service. Quant aux VUL Diesel, une attention particulière est portée à l’opacité des fumées. Pour peu qu’une défaillance critique ou majeure soit observée sur ces points spécifiques, une contre-visite vous sera imposée.
Que se passe-t-il après un contrôle antipollution ?
Vous avez deux cas de figure : soit le véhicule est jugé comme non polluant et la date du contrôle technique suivant est notifiée sur le certificat d’immatriculation, soit il est jugé polluant. Si tel est le cas, vous disposerez d’une date de contre-visite complémentaire sur le certificat. Le délai est ainsi donc de deux mois pour effectuer les réglages antipollution du moteur et revenir dans les normes acceptables.
Comment réduire la pollution de son véhicule
C’est un secret de polichinelle : le meilleur moyen reste encore et toujours d’entretenir son véhicule de manière régulière, et non au cas par cas. Une mécanique qui tourne bien, surtout le moteur, est moins à la peine une fois sollicitée, et donc pollue moins.
Un soin particulier doit être porté au moteur, car, si celui-ci est réglé de façon optimale et est maintenu propre, il risque moins de tomber en panne ou de polluer. Concernant les réglages antipollution rattachés au bloc moteur, vous aurez tout intérêt à les effectuer avec l’aide de votre garagiste, ainsi qu’à vous pencher sur le système d’allumage, de carburation et la pompe d’injection. Cet effort de maintenance, relativement simple pour peu qu’il soit régulier, réduit grandement la pollution.
Certains conducteurs misent sur l’installation d’un filtre à particules. Cet équipement de dépollution est à privilégier pour les véhicules diesel, qui émettent davantage de particules. Ajouté à votre moteur, il supprime autant que faire se peut la pollution nocive pour la santé humaine. Moins de particules toxiques ou de fumées noires : c’est un combo gagnant au moment du contrôle technique. Votre garagiste pourra vous l’installer facilement, ce qui vous permettra de diminuer jusqu’à 70 % des émissions polluantes de votre moteur.
Dans tous les cas où votre véhicule serait concerné par un contrôle antipollution, demeurez attentif aux délais à respecter pour vous rendre dans un centre agrée. Vous aurez alors la triple satisfaction de disposer d’un engin pérenne, à l’impact environnement et sanitaire réduit.