Lorsque votre tableau de bord s’illumine parce que le voyant FAP (Filtre à Particules) s’allume, de nombreuses questions sont à poser. Est-ce le signe que cette pièce est bouchée, ou bien le problème se situe-t-il en amont dans le bloc moteur ? Pour garantir la pérennité de votre véhicule, passons en revue ce cas de figure.
Qu’est-ce qu’un FAP ?
Cet équipement automobile existe depuis plus de vingt ans et s’est imposé auprès de la majorité des constructeurs de véhicules. Par exemple, PSA a créé son modèle en 2000 et l’a intégré à toutes ses créations depuis. Originellement prévu pour les moteurs diesel, les évolutions techniques ont rendu ce filtre compatible avec les moteurs essence.
D’après les données constructeurs, on estime qu’un FAP élimine environ 99,9 % des particules rejetées par un véhicule — ce qui explique son importance en cas de contrôle technique antipollution. Même sur un moteur déjà ancien, on obtient de la sorte des niveaux de particules en sortie de filtre aussi proches que possible de ceux obtenus à partir d’un moteur neuf. Pour être efficient, le FAP doit être perpétuellement performant, aussi bien à chaud qu’à froid, en ville ou sur voie rapide, voire même, quand l’accumulation des suies fait que le filtre est plein.
On pourrait en conclure que le FAP est un argument écologique par excellence pour les moteurs qu’il équipe, néanmoins il est également à l’origine de pollution lors de la phase de régénération. Ainsi, d’un côté le FAP parvient à limiter l’émission de particules fines, mais engendre du dioxyde d’azote (NO2 et Nox) une fois que lesdites particules sont brûlées. Ce n’est certes pas idéal, néanmoins les systèmes SCR réussissent à diminuer cette pollution de 95 %.
Raisons multiples à l’activation du voyant FAP
Il existe un certain nombre de causes probables à l’allumage de ce voyant, qui ne sont pas forcément liées les unes aux autres. Ainsi, on peut d’abord parier sur un problème de combustion dans le moteur, problème susceptible de produire davantage de suies qu’il ne le faudrait ; résultat, le FAP ne parvient pas à absorber l’excès de particules émises et se bouche.
La possibilité d’avoir affaire à un dysfonctionnement des injecteurs, comme une mauvaise pulvérisation dans la chambre de combustion, engendre aussi des suies excédentaires. Peut-être utilisez-vous trop d’additifs régénérants pour votre véhicule ? Ces derniers tendant naturellement à s’accumuler dans le filtre, puis à en altérer le fonctionnement.
Ce n’est pas tout : si la température du FAP est inférieure à 550 °C, le filtre se bouche et l’oxydation catalytique perd en efficacité. Cette information n’est pas transmise directement au tableau de bord, néanmoins les effets sont patents. Quant aux erreurs dans la gestion moteur, occasionnées par des soucis de capteurs dont les valeurs ne correspondent pas aux quantités de fluides injectés, elles peuvent être à l’origine de surgénération de suies.
Que se passe-t-il quand le filtre à particules est défectueux ?
À cause de l’accumulation de suies, l’intérieur de la ligne d’échappement voit une forte réduction du flux supposé circuler. En temps normal, cet encrassage normal est géré par le programme de gestion moteur, qui analyse en continu la contre-pression de l’échappement pré-FAP. Lorsque celle-ci atteint des valeurs trop importantes, le voyant s’allume et vous indique qu’il y a un problème technique. Le véhicule passe alors en mode « sécurité ». Résultat : le manque de puissance est le symptôme principal des filtres à particules encrassés.
Par ailleurs, en cas de colmatage du FAP, il y a de grandes probabilités que le calculateur lance une commande de régénération forcée — action qui, en temps normal, s’effectue tranquillement lors des trajets autoroutiers, quand la température de l’échappement est plus importante. C’est ce forçage, à base d’injection de carburant après un cycle de combustion, qui va entraîner la génération de fumée, voire entraîner une hausse du niveau d’huile dans la ligne d’échappement.
Qui plus est, un FAP bouché est un facteur de risque durant la conduite, cela d’autant plus si le véhicule est doté d’un turbo. La résistance créée par le colmatage peut conduire le FAP à céder, et à ce que les fragments terminent leur course dans le moteur, puis l’endommagent sérieusement. Certains conducteurs se sont ainsi retrouvés arrêtés au bord de la route, leur voiture incapable d’aller plus loin.
Réparer soi-même un Filtre à Particules défectueux
Si la réparation n’a rien d’impossible, elle demande néanmoins un certain degré de précision pour les amateurs de mécanique automobile.
Le filtre à particules est-il un catalyseur ?
Il existe une certaine confusion parfois à ce propos. Or, ces deux pièces automobiles n’ont pas la même fonction. Le second a une action au niveau chimique des gaz d’échappement afin d’en diminuer la toxicité et la pollution, tandis que le FAP récupère et accumule les particules filtrées de la sorte.
Quel est le prix d’un FAP ?
Vous pouvez compter sur une fourchette de prix allant de 400 à 1000 euros dans la majorité des cas, et de 1500 € au maximum. Le tarif varie selon que le catalyseur (SCR) est intégré ou non à la pièce. Le montant s’explique par la composition de la pièce : l’utilisation de métaux rares tels que l’or ou le platine rendent sa conception complexe. Mieux vaut donc ne pas endommager le FAP durant la phase de montage.
Le fait d’enlever le filtre fait qu’il n’y a plus de limites à l’émission de particules polluantes et nocives pour la santé. Chaque fois que vous pousserez votre moteur, d’épaisses fumées noires sortiront de votre pot d’échappement — ce qui n’est pas idéal ! Mieux vaut remplacer le FAP sitôt celui-ci enlevé plutôt que de juste le retirer.
Au cas où vous auriez en tête de supprimer électroniquement le voyant FAP, gardez en tête que cette manipulation est illégale (délit environnemental et non-respect des normes). Quitte à vous attaquer aux circuits et aux branchements, vous devriez viser plutôt les capteurs multiples intégrés à cette pièce, toutefois mieux vaut alors s’adresser à un professionnel.