En raison des évolutions législatives visant à limiter les impacts potentiels du changement climatique, le gouvernement français a revu sa copie sur le contrôle technique, notamment grâce à des tests sur les fumées d’échappement. L’objectif affiché ? Réduire les émissions de pollution et contribuer à la qualité de l’air dans les zones urbaines. Si vous avez été recalé sur ce point, voici ce que vous pouvez faire.
Amélioration des tests antipollution
On peut dater à 2018 l’apparition des difficultés croissantes pour les véhicules anciens de passer le contrôle technique, avec le déplacement de certaines défaillances de mineures à majeures, et surtout la création de la catégorie « défaillances critiques ». Si celles-ci sont détectées, la voiture est immobilisée séance tenante !
Obtenir le précieux sésame devenait déjà relativement plus ardu dans ces conditions, cependant 2019 aura vu un durcissement supplémentaire des lois par rapport aux tests antipollution, qui s’appuient sur des normes particulièrement strictes. Pour mesurer la pollution émise par un véhicule, les garagistes utilisent de nouveaux appareils, appelés « opacimètres », capables de détecter la quantité de particules fines rejetées dans l’atmosphère.
Les véhicules diesel sont particulièrement dans le viseur des contrôleurs. Le test se base sur une étude d’accélérations franches, et la comparaison des données obtenues avec la norme européenne précisée sur le véhicule à sa sortie d’usine. Cette dernière est le plus souvent assez basse, puisqu’il s’agit d’un argument de vente conséquent à l’heure actuelle. On notera d’ailleurs que cette norme n’est apparue qu’en 2005 sur les véhicules diesel, ce qui explique pourquoi les engins fabriqués antérieurement à cette année-là n’ont pas à passer ce test.
Comment se déroule l’évaluation d’un test antipollution ?
L’évaluation repose sur deux critères : le coefficient d’absorption et sa variation. Le premier permet, à l’aide d’un laser, de déterminer l’épaisseur des fumées émises par un véhicule. Moins celui-ci en émet, moins il y a de probabilités d’en détecter, et ce coefficient baisse ou s’élève en proportion. Cette mesure est effectuée par trois fois, ce qui permet de disposer d’un panel d’analyses suffisant et de déterminer la variation entre les trois mesures. Si la variation dépasse une valeur de 0,5, le contrôle technique ne peut être obtenu.
Ce défaut est compris parmi les défaillances majeures rédhibitoires. Suite à un premier contrôle, vous disposez d’un délai de grâce de deux mois pour résoudre le problème et bénéficier d’une contre-visite.
Comprendre pourquoi votre véhicule échoue au test antipollution
Il est fort possible que votre voiture fasse feu de tout bois et produise bien trop de fumées par rapport à ce qui est désormais acceptable. Le cliché du nuage noir sortant du pot d’échappement au démarrage ou sur la route illustre à merveille le problème, cependant il arrive que ces émissions nocives soient plus discrètes que ce cas d’école flagrant.
On vous recommandera systématiquement une contre-visite pour motif de pollution s’il y a création excessive de fumées. L’âge de la voiture est souvent le premier facteur responsable de cela, mais un mauvais entretien peut tout autant être à blâmer. Passons en revue les diverses causes sur lesquelles vous pouvez vous pencher pour améliorer la situation.
Le filtre à particule
Dans le cadre d’un fonctionnement normal, c’est en premier lieu le filtre à particule qui est censé retenir la majorité des rejets polluants. En cas d’absence de celui-ci (il est parfois retiré), le contrôle technique sera impossible à obtenir. Idem s’il est encrassé ou bouché, car cela réduit son efficacité de manière drastique. Une vérification de son état de fonctionnement avant de faire le test est une option stratégique pour les conducteurs.
Lorsque le filtre à particule est hors de cause, jetez un œil au niveau d’huile. Quand il est trop élevé, l’excédent finit brûlé et vient encrasser les filtres, ce qui génère des particules supplémentaires détectables à l’opacimètre.
Le mix carburant/comburant
Un excès de carburant peut parfois entraîner un déséquilibre dans le mélange carburant/air. Il faut alors se pencher sur la sonde lambda, qui paramètre la concentration de chaque élément dans le mix au sein du bloc moteur. Aussi, un filtre à air sale diminue l’apport d’air, ce qui opacifie les fumées, tandis que l’injection est souvent responsable d’une augmentation de l’apport en carburant. Si rien de tout ceci ne peut être blâmé, il faudra s’atteler à trouver d’autres explications.
D’autres raisons possibles pour la pollution
Entre autres éléments de mécanique générale, le catalyseur est parfois fautif, tout comme peuvent l’être les bougies d’allumage (quand elles sont en fin de vie), la vanne EGR, le turbo, l’admission d’air ou, peut-être, la segmentation. En principe, une fois que tous ces points ont été vérifiés et réparés, votre véhicule est supposé réussir le test antipollution.
Les choses se compliquent s’il s’agit d’un problème intermittent capable d’influer sur l’opacité des fumées de véhicule. C’est typique des bougies, qui augmentent ou réduisent la combustion… et donc les fumées lorsque vous appuyez sur le champignon ! Si la sonde lambda est capricieuse et ne transmet pas les bonnes informations au moteur, des soucis peuvent en découler. Un pot d’échappement qui fuit est rarement constant ; quant au calculateur, il peut toujours être tenu pour responsable d’une mauvaise estimation des valeurs durant la conduite.
Comment réduire la pollution d’un véhicule pour le test du contrôle technique ?
À partir de ce qui a été détaillé précédemment, un bon nettoyage peut suffire à rendre à votre véhicule tout son potentiel de non-pollution. Ôter les suies accumulées fait partie de la maintenance normale du moteur, et contribue à limiter la formation de fumées opaques rédhibitoires. Peut-être une session de décalaminage pourrait-elle s’avérer utile, à vous de déterminer ce qu’il en est. Beaucoup d’actions à mener s’avèrent de petites opérations de mécaniques, ne nécessitant pas de connaissances poussées en mécanique.
Concluons avec une astuce susceptible de vous aider : la couleur de la fumée. Si elle est noire, vous pouvez parier sur un mélange trop riche en carburant et une combustion inadaptée. Si elle est blanche, vous pouvez suspecter une quantité d’eau excessive. Quant à une fumée bleue, il s’agit probablement d’un souci avec la consommation d’huile. Partant de là, ajustez vos niveaux pour rééquilibrer l’ensemble, et vous augmenterez vos chances de passer le test antipollution du contrôle technique.